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Centre de recherche en éthique publique et gouvernance

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Le CRÉPuG est un centre de recherche, un espace de collaboration et de cocréation de savoirs, codirigé par les chercheures Sophie Cloutier, Monique Lanoix et Julie Paquette.

Situé à l’Université Saint-Paul, à Ottawa, dans la Capitale nationale du Canada, le CRÉPuG propose des ateliers, des conférences, des laboratoires de recherche autour du thème fédérateur de l’éthique de la marginalité.

Les questions éthiques et les enjeux de gouvernance sont le point focal à partir duquel sont abordées des problématiques sociales contemporaines, telles que : réfugiés, dialogue, hospitalité, handicap, vulnérabilité, environnement, féminisme, care, citoyenneté, populisme, liberté d’expression, biotechnologies, algorithmes.

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Les professeures Julie Paquette, Monique Lanoix et Sophie Cloutier (de gauche à droite sur la photo).

À propos du Centre

Institué en 1989 aux fins d’une étude portant sur les enjeux éthiques de la technologie dans une société pluraliste, le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance se veut aujourd’hui un terrain de réflexion interdisciplinaire sur les différents enjeux contemporains qui s’établissent à la jonction entre l’éthique et la politique. Il s’agit d’un lieu de formation des étudiants à la recherche en éthique, philosophie et leadership, œuvrant à ce que celle-ci soit diffusée et promue dans le milieu universitaire et parmi le grand public.

Contexte

Fondé en 1989 par un groupe de professeurs de la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul et voué à la promotion d’un dialogue de qualité sur les problèmes éthiques que pose la technologie dans une société pluraliste, le Centre de techno-éthique recevait le mandat, en septembre 2000, d’élargir ses champs de recherche et d’intervention.

Le 13 juin 2001, le centre changeait de nom pour devenir le Centre d’éthique de l’Université Saint-Paul. Cette décision a été entérinée par le Sénat lors de sa réunion du 18 avril 2001. Les intérêts du centre s’étendent dorénavant à l’éthique du travail, l’éthique des médias, la bioéthique, l’éthique publique et d’autres sujets d’étude, selon les problèmes éthiques liés à l’actualité.

En avril 2011, il a été décidé de revoir le mandat du centre et de l’arrimer aux domaines de recherche qui ont cours et aux enjeux sociaux émergents en éthique publique et gouvernance. Ce faisant, l’USP souhaitait confirmer le rôle de l’éthique publique en tant que créneau d’excellence.

En 2018, une codirection tricéphale innovante a été mise en œuvre par les professeures Sophie Cloutier, Monique Lanoix et Julie Paquette, de l’École d’éthique, de justice sociale et de service public. Cette collaboration a pour objectif de promouvoir une recherche en éthique où la question des marginalités apparaît comme le point focal à partir duquel appréhender l’avenir de notre société. L’axe de recherche se déploie autour de plusieurs sujets, tels que : réfugiés, dialogue, handicap, environnement, féminisme, care, citoyenneté, populisme, algorithmes, vulnérabilité. Il s’agit de faire du centre un espace de collaboration et de cocréation de savoirs, dans un esprit de collaboration et d’inclusion.

Le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance adhère aux directives en vigueur sur la création et l’évaluation des centres de recherche.

Énoncé de mission

Notre monde contemporain est marqué par une désaffection politique soutenue par une certaine forme de cynisme face à la politique. Difficile d’échapper à ce cynisme quand les citoyens se transforment en spectateurs impuissants des scandales politiques et des manquements à l’éthique de leurs représentants, en victimes des différentes crises – politiques, économiques, financières et environnementales. Comment gouverner dans un monde dominé par l’incertitude et l’urgence? Comment établir des principes éthiques dans un monde marqué par le pluralisme des valeurs et des conceptions du monde? Nos sociétés complexes appellent un renouvellement de la pensée politique et de l’éthique.

Face à ce monde se complexifiant toujours davantage, un monde où les intérêts privés et publics s’entremêlent, la question de la gouvernance devient de plus en plus criante. Mais que signifie au juste ce nouveau concept de « gouvernance »? Une des difficultés de ce terme, c’est qu’il est utilisé dans différents contextes, autant dans les situations d’administration publique que dans la gestion d’entreprise. Au 13e siècle, les Français utilisaient ce terme comme synonyme de gouvernement, il désignait plus exactement l’art et la manière de gouverner. Au siècle suivant, les Anglais adoptèrent le terme governance dans la même acception. L’utilisation de gouvernance tomba par la suite en désuétude et refit son apparition dans les années 1980 dans un discours de la Banque mondiale. Plusieurs agences de coopération, telles que le Fonds monétaire internationale (FMI) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) reprirent l’expression et, en vingt ans, elle est redevenue d’usage courant. Dans un article de 2005, le directeur des programmes mondiaux à l’Institut de la Banque mondiale, Daniel Kaufmann, décrivait en ces termes la gouvernance :

On entend par gouvernance l’ensemble des traditions et des institutions par lesquelles le pouvoir s’exerce dans un pays pour le bien commun. Cela recouvre les procédures selon lesquelles les dirigeants sont choisis, contrôlés et remplacés (aspect politique); la capacité du gouvernement à gérer efficacement ses ressources et à appliquer des politiques avisées (aspect économique); et le respect des citoyens et de l’État envers les institutions nationales (respect institutionnel)[1].

Comme le concept de gouvernance ne se limite pas au niveau de l’administration publique, mais touche aussi le domaine privé, les organisations civiques, les régions, les continents, voire le niveau mondial, nous pouvons étendre sa définition. Gilles Paquet soutient qu’étudier la gouvernance voudrait donc dire : examiner la distribution des droits, des obligations et des pouvoirs qui fondent l’arrangement des organisations; comprendre comment ces organisations coordonnent leurs activités parallèles et maintiennent leur cohérence; examiner les moyens par lesquels procèdent la coordination entre les organisations et les prérequis de leur collaboration; explorer les sources de dysfonctionnement et les problèmes de réseaux d’organisations et finalement, proposer des suggestions et des moyens de redéfinir l’architecture des organisations et des réseaux quand certains problèmes de gouvernance apparaissent[2].

Le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance se veut un lieu de réflexion interdisciplinaire sur ces différents enjeux contemporains qui s’établissent à la jonction entre l’éthique et la politique. Il requiert une attention particulière à une double problématique :

  1. Existe-t-il une éthique propre au domaine politique? Ou, pour le dire autrement, doit-on et peut-on moraliser la politique? L’État moderne a été conçu à même le processus de sécularisation, entendu comme séparation entre l’État et la religion. Machiavel, penseur de cette modernité politique, ne conseillait-il pas justement au prince de ne pas chercher à être bon? Comment donc élaborer une éthique publique, une éthique qui s’adresse au domaine politique, dans ce contexte séculier et pluraliste? Comment distinguer et juger la bonne pratique de la mauvaise dans le contexte d’un État libéral qui se dit neutre au niveau des valeurs et du bien?
  2. Notre monde contemporain est le théâtre de changements sociaux profonds qui affectent le domaine politique. Face à ces transformations du monde, dont la mondialisation est le signe marquant, il importe de prendre un nouveau point de vue sur la politique. Le terme de « gouvernance » vient marquer cette tentative de repenser le domaine politique, de repenser sa fonction. Comment faire de la politique « une sphère d’innovation » (Innerarity) qui pourra répondre aux nouveaux enjeux et problèmes? Cette deuxième problématique, reliée à la première, devra aussi prendre en compte la question éthique, c’est-à-dire la question de la bonne gouvernance – ou est-ce que le concept même de gouvernance n’implique pas déjà une certaine éthique implicite? Le terme de gouvernance n’est pas limité au domaine politique, il s’agira donc de réfléchir ce concept dans ces différents champs d’application – société civile, domaine privé, domaine de la santé…

Afin de mener à bien ce travail de réflexion, le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance privilégiera l’interdisciplinarité et les réseaux de recherche. Dès sa création, le Centre pourra compter sur des membres de différentes institutions canadiennes, mais visera un élargissement de ces partenariats. Il visera, entre autres, la création d’un partenariat avec le Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa, dirigé par Caroline Andrew. Ce centre travaille plus particulièrement sur la territorialisation de la gouvernance et les mécanismes précis de gouvernance. Notre réflexion axée sur l’éthique publique, la philosophie et le leadership se voudra donc complémentaire à sa recherche.

Le Centre d’éthique publique et de gouvernance se veut un lieu de visibilité et de diffusion de la recherche, favorisant la collaboration entre chercheurs de l’USP et ceux d’autres institutions et centres de recherche. Il permettra la formation à la recherche des étudiants et étudiantes, tout en contribuant à leur sentiment d’appartenance. Les activités du centre seront axées sur la réflexion en commun et les échanges intellectuels de haut niveau afin de promouvoir l’avancement des connaissances en éthique et le rayonnement de notre université, confirmant ainsi l’éthique publique comme créneau d’excellence à l’USP.

[1]   Daniel Kaufmann, « 10 idées reçues sur la gouvernance et la corruption », Finances & Développement, septembre 2005, p. 41.
[2]   Voir Gilles Paquet, « Introduction », dans Mémoires de la Société royale du Canada, La gouvernance au 21e siècle, Sixième série, Tome X, 1999, p. 14-15.

Projets de recherche: La liberté d’expression en débat

Projet de recherche dirigé par Julie Paquette, PhD, professeure agrégée à l’École d’éthique, de justice sociale et de service public et co-directrice du CRÉPuG; et financé par le programme développement savoir du Conseil de recherche scientifique du Canada.

Projet en cours : La liberté d’expression en débat. Analyse des enjeux discursifs liés à la liberté d’expression dans le cadre des affaires SLÀV et Kanata .

Résumé du projet

Afin d’interroger comment se sont positionnés les différents acteurs et actrices autour de l’affaire « SLĀV- Kanata », nous recenserons et analyserons les discours publiés dans les journaux canadiens et français pour la période allant de novembre 2017 à décembre 2018, et ce, en prenant comme point focal le sens qu’ils confèrent (implicitement ou explicitement) à la liberté d’expression. Cette perspective oblique permettra de théoriser de quelle manière la définition que l’on accorde à la liberté d’expression sous-tend le positionnement que nous aurons sur des enjeux subséquents, tout comme la manière par laquelle ce vocable peut être capté, mobilisé, voire détourné à d’autres fins. La problématisation des différents usages de la liberté d’expression nous permettra de dresser une carte mentale des relations complexes d’affinité et de pouvoir en place dans cette affaire.

Publications : Trois articles en cours de rédaction sont liés à ce projet. Un premier concernant les différentes définitions de la liberté d’expression, un second (une note de recherche) sur la méthodologie employée et un troisième sur l’affaire SLĀV et Kanata. Aux termes du projet, l’ensemble des données collectées via Zotero seront mise en accès libre.

Direction du projet : Julie Paquette est professeure adjointe à l’École d’éthique, de justice sociale et de service public à l’Université Saint-Paul à Ottawa. Elle est titulaire d’un doctorat en pensée politique de l’Université d’Ottawa (2012). Ses recherches portent sur la pensée critique des nouvelles formes de fascismes à partir de la pensée de Pier Paolo Pasolini) et se subdivisent en trois axes : 1) les nouvelles technologies et la médiation algorithmique 2) l’état d’exception et 3) la liberté d’expression.

Assistant.e.s de recherche

2021-2022Ìý:

Emmanuelle Sirois : Récipiendaire de la bourse d’études supérieures du Canada Vanier, Emmanuelle Sirois est chercheuse féministe en résidence à ESPACE GO, doctorante en études et pratiques des arts (UQAM) et membre du conseil d’administration de l’Euguélionne, librairie féministe. Diplômée de l’UQAM, de l’INRS, de l’Université Paris VIII et de l’ULB. Elle a été chercheuse invitée au Graduate Center (CUNY) et adjointe de recherche à la New York University et a participé à l’édition 2017 de la Mellon School of Theater and Performance Research à la Harvard University, ainsi qu’à l’édition 2013 de l’école doctorale ProArt de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich. Fascinée par les enjeux liés à la mobilisation des connaissances, elle a co-créé l’UPop Montréal et de concert avec la Professeure Julie Paquette, les RDV art_politique à l’Usine C (désormais intitulé RDV_ Art, sciences et politique). Ses recherches portent sur  1) les arts et le politique, 2) la sociologie du théâtre et 3) et les études sur les scandales.

2019-2021Ìý:

Henry Cortes Borrero : Étudiant du premier cycle du baccalauréat spécialisé en études de conflits [maintenant diplômé] à l’Université Saint-Paul. Originaire de Cuba, Henry a travaillé comme avocat à La Havane durant six ans, après avoir obtenu sa licence en droit à l’Université de La Havane. Arrivé au Canada, il a poursuivi des cours libres en science politique à l’Université Laval, à Québec, avant d’obtenir un diplôme dans le programme de parajuriste à La Cité collégiale, à Ottawa.

Jean-Sébastien Leclerc : Étudiant au baccalauréat en éthique et enjeux sociaux contemporains [maintenant diplômé] à l’École d’éthique, de justice sociale et de service public de l’Université Saint-Paul. Il travaille actuellement comme assistant au Centre de recherche en éthique publique et gouvernance. Ses intérêts de recherches sont la liberté d’expression, l’authenticité et le droit à la mort.

2019Ìý:

Thalie Beaumont : Étudiante au baccalauréat en communications sociales avec mineure en étude de conflits à l’Université Saint-Paul d’Ottawa [maintenant diplômée]. Diplômée en arts, lettres et communications (option médias) du cégep de l’Outaouais, elle s’intéresse à plusieurs sujets tels que les nouvelles technologies, la liberté d’expression, les conflits mondiaux, les diverses injustices et les médias.

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